• Sur la plage de la punta (Callao)

    Depuis combien de temps était-il planté là, las, prostré, à attendre? Quelques minutes, deux heures, des années? Il n'en savait rien. Le temps s'était dissout un temps sans refaire surface. Il était si fatigué de vivre. Toujours le même quotidien, les mêmes voisins plus ou moins brillants. Il se plaisait toutefois à partager avec eux ses lumières même si sa femme, particulièrement lunatique, lui faisait parfois de l'ombre. Beaucoup l'admiraient, lui souriaient discrètement ; d'autres s'en méfiaient. En somme, il ne laissait personne indifférent.

    Sa seule distraction était d'observer une de ses voisines, à la nuit tombée. Il aimait ses rondeurs, la couleur de sa peau, ses traits réguliers, sa manière de se mouvoir. Peut-être oserait-il un jour s'en approcher davantage.

    Un jour, sur une plage, j'osai le pointer du doigt tout en chuchotant à l'oreille de mon enfant: "tu vois, ça? C'est le soleil".


  • Commentaires

    3
    Lundi 28 Août 2017 à 07:46

    héhé, merci pour ton commentaire d'expert Fifi ; je crois même que je pensais à toi en écrivant cette partie de l'histoire :)

    2
    FIFI
    Dimanche 27 Août 2017 à 20:28

    Très agréable à lire......... Je trouve très belle ta manière d'aborder et faire le tour d'un sujet. Une remarque m'a interpellée :  "d'autres s'en méfiaient".  Très juste ! et s'en méfient toujours d'ailleurs.   yes     

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    1
    Mam's
    Mardi 30 Août 2016 à 12:31

    Beau texte. Bien des symboles, la schnioula...

    Bises

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