-
-
Avec le temps, Barcelone est devenue une ville dont la réalité m'ennuie. Récemment, je me suis donc réfugiée dans une fiction projetée au cinéma du centre commercial "Arenas", jadis lieu de tauromachie. Guide parfaitement illustré des origines de la violence, Joker est aussi un film choc sur l'intolérance sociale. Magistral Joaquin Phoenix, qui m'a emportée malgré le boucan buccal de spectateurs dont le défi du jour consistait apparemment à finir un pot de pop-corn géant avant la deuxième heure du film.
votre commentaire -
-
"Dès que vous êtes un homme sans femmes, les couleurs de la solitude vous pénètrent le corps. Comme du vin rouge renversé sur un tapis aux teintes claires. [...]
Il ne vous reste plus qu'à passer votre vie en compagnie de ce léger changement de couleur et de ses contours flous. Les bruits résonnent différemment dans ce monde. La soif s'éprouve différemment. La barbe pousse différemment. Les employés des Starbucks se comportent différemment. [...] La fermeture des portes du métro aussi est différente. [...]
Ainsi, il y a eu de la solitude venue depuis la France, et des blessures douloureuses qui se sont propagées au Moyen-Orient. Pour les hommes sans femmes, le monde est un espace immense, un assemblage d'éléments acérés, exactement comme la face cachée de la Lune."
Haruki MURAKAMI [trad.Hélène Morita], Des hommes sans femmes, Paris, Belfond, 2017.
votre commentaire